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Détroit de Messine – biodiversité et pêcheries durables à l’exposition universelle 2015 de Milan

Publié le 6 janvier 2016

La Cité Métropolitaine de Messine était présente à Milan en septembre 2015 à l’exposition universelle, pour mettre en valeur l’excellence de la nourriture locale et de la tradition viticole, avec un succès important auprès du public. Parmi les évènements organisés, une visibilité toute particulière a été donnée à « La capture du détroit », un petit film réalisé pour encourager une plus grande diffusion et la promotion de la pêche locale maritime traditionnelle et pour proposer des « formes de conscience » pour la consommation de poisson.

 

Le détroit de Messine possède une biodiversité particulièrement importante liée à son intense activité hydrodynamique, à la basse température de l’eau et à l’abondance de sels d’azotes et de phosphore qui rendent ces eaux semblables à celles de l’océan Atlantique. L’hydrodynamique et les caractéristiques chimiques des eaux du détroit sont en mesure d’influencer les organismes qui y vivent et ont même une influence sur l’ensemble de la structure biologique de son environnement, ce qui donne vie à un écosystème extraordinaire, unique en Mer Méditerranée pour sa biocénose et l’abondance de ses espèces.

En fait, environ 140 espèces de poisson sont pêchées dans le détroit de Messine, ce qui représente seulement une partie de l’incroyable faune de cette partie de la mer. Cette variété est due aux conditions spécifiques de température, à la richesse exceptionnelle du plancton – plus importante que dans les deux mers voisines, et principalement au fait que le détroit soit la voie migratoire périodique de très nombreux poissons.

Le poisson le plus populaire est l’espadon, qui arrive chaque année entre mars et juillet des régions polaires distantes pour pondre ses œufs puis disparaît de la surface de l’eau en automne et en hiver pour se réfugier dans les eaux profondes moins turbides grâce au mouvement des vagues amoindri.

Dans les eaux du détroit de Messine, la pêche de l’espadon est un artisanat pratiqué depuis des temps anciens. Il n’y a pas d’information sur son origine et, de plus, il est difficile de déterminer comment et quand les pêcheurs du détroit ont commencé à pêcher l’espadon qui, depuis toujours, privilégie le détroit de Messine pour rejoindre les eaux plus chaudes de la Mer Ionienne.

Malheureusement, il y a depuis de nombreuses années un appauvrissement général des ressources halieutiques de la Mer Méditerranée et, par conséquent, des eaux du détroit ; cela est dû à la pollution, à la surpêche, à l’urbanisation, à l’érosion côtière, aux problèmes de légalité et de sécurité. Le paradis exceptionnel qu’est le détroit de Messine risque de perdre sa riche biodiversité.

Afin de sensibiliser le grand public et les institutions à différents niveaux de responsabilité, des évènements ont récemment été organisés, dont une participation à l’exposition universelle à Milan en septembre 2015, dont la thématique principale était « Nourrir la planète ».

Pour la première fois, du 25 au 27 septembre 2015, le détroit de Messine a accueilli l’évènement « Slow Fish » dédié à la durabilité des pêcheries traditionnelles. Cet évènement sur trois jours, organisé par des associations promouvant la « Slow Food » en Sicile et en Calabre, s’est déroulé de part et d’autre du détroit avec des conférences, des débats, des démonstrations, des ateliers gustatifs et des dégustations dédiés à la durabilité des pêcheries. Les thématiques centrales était la biodiversité halieutique, les modèles de régulation de la chaine de production du marché du poisson, la sensibilisation des consommateurs et la protection des écosystèmes marins.

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