Détroit de Gibraltar Andalousie, Tanger-Tétouan-Al Hoceima

Description du détroit :

Le détroit de Gibraltar est à la fois l’espace de jonction entre l’océan Atlantique et la mer Méditerranée et entre deux continents, l’Europe et l’Afrique, séparés au point le plus proche de 14,4 kilomètres. Cette situation géographique lui confère le statut d’enclave stratégique intercontinentale, un point de passage obligé sur la route nord-sud pour atteindre les côtes et est-ouest pour le trafic maritime. Depuis la région de l’Andalousie, le point de vue sur le littoral marocain et les caractéristiques des montagnes qui s’étendent jusqu’à la mer façonnent un paysage dans lequel la mer et l’orographie montagneuse permettent la contemplation des deux rives.

 

Écosystème :

Lieu d’une richesse naturelle extraordinaire, la Réserve de biosphère intercontinentale de la Méditerranée s’étend de chaque côté du détroit sur plus de 900 000 hectares répartis sur les deux rives comportant un grand nombre d’espaces protégés au Maroc comme en Espagne.

Concernant le milieu marin, l’Estrecho Oriental (Détroit oriental) est un Site d’intérêt communautaire déclaré en 2012 Zone Spéciale de Conservation du réseau des sites Natura 2000 pour la région biogéographique méditerranéenne.

Le détroit de Gibraltar est l’unique connexion naturelle existante entre la mer Méditerranée et l’océan Atlantique.

Le fond marin de la zone du détroit dispose d’une grande richesse naturelle avec ses vastes prairies d’algues, signe de la qualité environnementale de l’eau, remarquables par leurs spectaculaires laminaires. Il est également une route obligatoire pour de nombreux mammifères marins lors de leurs déplacements entre les deux masses d’eau salée.

Les vents d’est et d’ouest ont joué un rôle fondamental dans l’essence même de cet espace : ils ont façonné son littoral, composé de falaises et de plages de sable, ses dunes et ont défini les routes migratoires des oiseaux. Leur nombre augmente considérablement durant les passages migratoires formant un festival de vie, un spectacle naturel de millions d’oiseaux d’au moins 300 espèces qui le franchisse deux fois par an lors de leur déplacement entre l’Europe et l’Afrique.

 

Autres aspects du détroit de Gibraltar :

Le nœud de Gibraltar, incluant des systèmes urbains autour de la baie d’Algésiras et du Nord de l’Afrique, se présente comme un espace à fort potentiel du fait de son rôle de centre névralgique du transport international, étant l’un des détroits les plus fréquentés pour le trafic maritime. Le trafic maritime international est lié à l’existence d’un puissant système portuaire et à l’expertise développée par le port de la baie d’Algésiras tant au niveau du trafic intercontinental de marchandises que pour le trafic de passagers avec le Nord de l’Afrique.

C’est dans le détroit de Gibraltar que se matérialisent les relations entre Europe et Afrique et que communiquent l’Atlantique et la Méditerranéenne.

 

Risques environnementaux dans le détroit de Gibraltar :

La baisse croissante de la qualité de ses eaux, l’altération des habitats et les maladies des populations d’espèces marines présentes, l’avancée des terres sur la mer, la pollution engendrée par les rejets d’hydrocarbures ou les conséquences liées à l’intensité du transport maritime sont quelques-unes des pressions auxquelles doit faire face cet espace marin.

Par ailleurs, le trafic de marchandises dangereuses dû au trafic intense de produits chimiques et spécialement d’hydrocarbures se concentre dans le détroit.

De plus, le statut stratégique du détroit en tant que zone de passage en fait un espace propice aux opérations de bunkering (approvisionnement en combustible aux navires, réalisé à l’amarrage ou via des péniches aux navires à l’encre), activités qui pourraient engendrer des épisodes de pollution plus ou moins importants.

D’autre part, l’existence de rejets incontrôlés depuis la côte, d’origine industriels ou urbains, non épurés, pourrait avoir un lien avec la baisse de la qualité des eaux où vivent ces communautés.

Dans ce contexte, la pollution de l’eau pourrait provoquer une diminution de la qualité de l’habitat, ce qui entraînerait l‘extinction des espèces les plus sensibles à la pollution et l’altération de la structure et du fonctionnement de la communauté biologique.

 

La coopération transfrontalière dans la zone du détroit :

Financée par les fonds de l’Union Européenne, la coopération transfrontalière entre l’Andalousie et le Nord du Maroc est un tournant important dans les relations andalouso-marocaines. Depuis les années 90 se sont succédés trois programmes de coopération cofinancés avec le FEDER : le programme INTERREG II-A Espagne-Maroc (1994-1999), le programme INTERREG III-A Espagne Maroc (2000-2006) et le programme Opérationnel de Coopération Transfrontalière Espagne - Frontières extérieures (POCTEFEX) (2008-2013). L’objectif général de POCTEFEX est de favoriser un développement socio-économique et environnemental harmonieux et de contribuer à une meilleure structuration de l’espace de coopération hispano-marocain. Le programme met en place deux zones territoriales de coopération qui constituent ses deux grandes priorités, la zone de coopération du détroit et la zone de coopération atlantique.

Au travers du dernier programme (POCTEFEX), 92 projets de coopération conjointe entre l’Andalousie et le Nord du Maroc ont pu être mis en œuvre dans la zone du détroit. Des organismes très divers ont participé à ces projets, en particulier des administrations publiques.